Angkor Trésor archéologique menacé
Pillage & Vandalisme
Angkor
ACCUEIL

Au Cambodge, les temples khmers sont l'une des plus nobles richesses du pays.
Depuis des années, ce patrimoine est la proie d'habiles négociateurs, en contact avec d'étranges et fortunés collectionneurs via la Thaïlande et Singapour. Jusqu'à quand ?
Pillage et Vandalisme,

Sur la route qui mène à Angkor Vat, les têtes des cinquante-quatre génies de pierre au Xie siècle ont disparu : certaines volées, autres remplacées par de vulgaires copies pour éviter la poursuite du pillage.

Le danger qui menace le plus gravement les temples est sans doute le pillage. Les pièces sont volées ou plutôt arrachées à la hâte, avant de passer en contrebande la frontière thailande pour aboutir le plus souvent chez des antiquaires de Bangkok où elles sont achetées par des collectionneurs étrangers.
Un tel fléau n'est pas récent. Mais le pillage a pris des proportions réellement inquiétantes ces dernières années.

La Conservation d'Angkor comptait en 1970 près de mille employés. Par manque d'argent, elle en compte moins de cent aujourd'hui.
Les pièces les plus précieuses ont été transférées au Musée national de Phnom Penh ou sont entreposées au dépôt de la Conservation.

Les temples ne sont pas la seule cible des pilleurs, les dépôts de la conservation de Phnom Penh, de  Siem Reap ont été attaqués à plusieures reprises par des hommes armés.


Statue volée

Au mois de décembre 1995, une tête de Brahma, qui faisait partie d'une collection privée anglaise, a ainsi été restituée au gouvernement cambodien.

C'est au moment de sa mise en vente chez Sotheby's, à Londres, que la pièce a été reconnue une tête Shiva de Xe siècle, qui se trouve actuellement au Metropolitan de New York. Elle a été arrachée de son buste, qui se trouve encore dans les collections de la conservation.
Des discussions sont en cours et l'oeuvre devrait être rendue en janvier 1997.

Cette statue provenant d'Angkor Vat a été retouvée mise en vente dans une galarie d'art de Bangkok.

 





Retour au Cambodge de deux statues khmères millénaires

Trois ans après sa saisie avant une vente aux enchères à New York, en mars 2011, le «Duryodhana bondissant», statue khmère du Xe siècle, va être restituée au Cambodge.
Deuxième restitution, cette fois par un musée californien après plusieurs mois de discussions, «Bhima», une statue achetée en 1976. Depuis 2009, plusieurs antiquités pillées au Cambodge ont été restituées par les Etats-Unis.

Duryodhana bondissant, guerrier de grès d'une hauteur de 1m58 et de 110 kg, aurait dû être vendu aux enchères à New York, le 24 mars 2011. Mais à la demande des autorités cambodgiennes via l’Unesco, cette vente avait été stoppée et la statue mise sous scellés.

Sa restitution a été obtenue par la justice new-yorkaise, après une plainte au civil déposée en avril 2012 au nom du Cambodge contre Sotheby’s. La maison de vente aux enchères avait estimé la statue millénaire entre 2 et 3 millions de dollars (entre 1,5 million et 2,2 millions d'euros).

Considéré par les experts comme un chef d’œuvre de l’art khmer, le Duryodhana avait été volé sur le site de Koh Ker, en 1972, au nord du Cambodge, puis vendu une première fois aux enchères, à Londres, en 1975.

«Après presque deux ans de procédure, nous sommes heureux d’annoncer que les vendeurs ont accepté de la renvoyer là où est sa place, au Royaume du Cambodge», a déclaré à New York, le 7 mai 2014, le procureur de Manhattan Preet Baharara, en présence du vice-Premier ministre cambodgien.
Selon ce dernier, le musée Norton Simon de Pasadena, en Californie, a accepté de restituer au Cambodge une autre statue khmère, Bhima, l'adversaire de Duryodhana dont le transfert est prévu en juin 2014. Ces deux figures phares de l'art khmer appartiennent à un groupe de neuf statues monumentales en ronde-bosse, et pourraient rejoindre leur pays d'origine en même temps.

Un «effet domino» Ce n’est pas la première fois que des œuvres d’art sont restituées par des musées ou des institutions au Cambodge. «Nous avons réaffirmé ainsi notre engagement à ce que Manhattan ne devienne pas la Mecque des antiquités et œuvres d'art volées», a souligné M.Bharara, parlant d’un effet «domino», après la procédure intentée en 2012.

En mai 2013, le Metropolitan Museum (Met) de New York avait annoncé la restitution au Cambodge de deux Pandawa, des sculptures exposées depuis 20 ans dans son aile asiatique. Leur retour, le 11 juin 2013 au Cambodge, avait été salué comme «un événement historique» par le royaume. Ces figures avaient également été volées à Koh Ker, au début des années 70, alors que le pays était plongé dans la guerre civile.

Vente bloquée en 2009 En 2009, une autre des neuf statues du groupe, Balarama, avait été identifiée et «bloquée», lors d'une vente aux enchères organisée par Christie's, à New York. Depuis, Eric Bourdonneau, maître de conférence à l'Ecole française d'Extrême-Orient (EFEO), chargé de la sauvegarde et de la restauration du site de Koh Ker, continue à traquer sur Internet les chefs d'œuvres pillés. Selon cet archéologue, qui épluche les historiques de catalogues de ventes aux enchères et ceux des collections de musées, plusieurs figures provenant de Kho Ker sont encore détenues aujourd'hui par des musées américains, à Cleveland, ou Denver, et par des collectionneurs privés.

On doit à M.Bourdonneau, les deux restitutions du Duryodhana et Bhima qu'il qualifie «de pièces exceptionnelles, de chefs d'œuvre absolument uniques». Le vice-Premier ministre cambogien Sok An a indiqué, que son pays avait l'intention de «célébrer» le retour de ces deux statues millénaires. Elles seront exposées, a-t-il dit, au musée national de Phnom Penh, dans un décor «recréant» le site de Koh Ker, situé à quelque 80 km des temples d'Angkor.

Une opportunité aussi pour deux générations de Cambodgiens qui vont pouvoir enfin découvrir une figure phare du combat final du Mahabharata, grande épopée indienne dont s'inspire la mythologie khmère.

   

Sur la trace des pilleurs d’Angkor

Reportage de Nicolas Constans sur le pillage d'Angkor

Angkor   Angkor
Accueil Au coeur de l'histoire Angkor vat Angkor thom Bayon Apsaras Banteay Srei Statues angkoriennes Reconstruction Pillage
Repère chronologique Infos touristiques Fiche technique Investir au Cambodge Plan d'Angkor Liens utiles Nous écrire Recherche

Copyright © www.angkorvat.com - Tous droits réservés Aller au début